Littérature La poésie à l’honneur Nobiniaina Lomelle Yanne Honorée, nom de plume Yanne Lomelle, avant d’écrire, a toujours aimé lire. Elle découvrait l'art de l'écriture à travers les lectures et elle voulait faire de même. « Coucher des mots sur du papier et les rendre beaux. ». Elle affirme : « C'était en classe de troisième, après les cours de littérature malgache que j'ai commencé à vraiment m'appliquer. À l'époque on nous a demandé d'écrire du Sôva Tsimihety. Bien que j'ai écrit la première fois dans le cadre de l'exercice, l'activité me plaisait et depuis j'écris périodiquement. Comme tous les adolescents en cachette bien sûr. » Nobiniaina Lomelle Yanne écrit essentiellement de la poésie parce que c'est la forme littéraire qui lui correspondait le plus. Pour elle, la poésie consiste à construire de l'harmonie dans le chaos. Le poète part d’un brouillon d’émotion qui se traduit peu à peu en vers et l’ensemble constitue une poésie. Elle voulait devenir poétesse quand elle a découvert « La Complainte de Rutebeuf ». « La manière dont les mots étaient placés les uns à côté des autres, l’émotion que la lecture de l’œuvre suscitait, autant de raisons qui m’ont donné l’envie d’écrire de la poésie et depuis j’évolue dans cette discipline. » confie Nobiniaina Lomelle Yanne. Recherche identitaire Elle traite plusieurs thématiques et se penche actuellement sur la recherche identitaire. Pour elle, c’est tout à fait normal car la jeunesse malgache est actuellement en proie d’une crise identitaire et étant le fruit de cette société, elle ne peut pas se dissocier de cet état de fait. Bien que la poésie a toujours constitué une balise pour elle. Confidence Lors d'un atelier d'écriture qu’elle a suivi avec Raharimanana Jean Luc quand elle avait 15 ans, elle a appris à ne pas devenir l'esclavage de l'inspiration. Pour Yanne Lomelle, il a fallu beaucoup d'entraînement pour apprendre à écrire en provoquant l'inspiration. Des exercices qui n’ont pas été vaine car depuis, elle ne s’est plus contentée d’écrire en étant inspirée par le sujet et a su apprendre à évoquer plusieurs thématiques sans avoir le blocage de l’inspiration. Sa motivation réside dans le fait que le monde a besoin d'un autre point de vue. Celui du poète qui voit les choses dans le prisme de l'art. Et d’un point de vue plus personnel, j’écris parce que comme tout poète, je suis hypersensible et l’écriture me permet de canaliser mon énergie émotionnelle et le traduire en œuvre. Elle écrit pour tout le monde, toute personne disposée à ouvrir son esprit à la poésie et à découvrir les choses d’un autre point de vue que la sienne. Ecriture littéraire « La littérature est plus en vivante que jamais avec l'émergence d'une jeunesse qui s'évertue à la maintenir en vie même si certains paramètres connotent l’agonie de cette dernière. En effet, cette belle énergie se perd au fur et à mesure étant donné que Madagascar n’a pas de maison d’édition sérieuse pour publier l’œuvre de cette jeunesse qui est contraint d’utiliser les réseaux sociaux pour faire connaitre leur écriture » affirme Yanne Lomelle. Elle estime que la littérature dans le pays aura un avenir incertain dans la mesure où on n’a pas une politique de l’édition claire. Les acteurs de la culture malgache devraient étudier l’opportunité. Il serait dommage de perdre le talent de ces jeunes à cause du vide de l’édition à Madagascar. Ses projets? Elle est en train de finaliser son premier recueil de poésie. L’œuvre s’intitule « Défleuraison » et elle est actuellement en train de peaufiner les derniers détails de l’ouvrage final. Yanne Lomelle ne se définit pas réellement comme un écrivain. Elle écrit essentiellement par passion. Par contre, cela ne l’empêche pas de vivre le lot de toute personne qui écrit c’est-à-dire l’incompréhension, la mauvaise interprétation de ce que qu’elle écrit. Plus particulièrement pour elle qui utilise souvent des métaphores sexuelles. D.H.R

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog